Quand la résolution de l'an nouveau devient une promesse

- Alors ma chérie, cette année, quelle est ta résolution ?

La phrase de ma mère a eu le même effet qu'une retournée de paire de claques qui remet instantanément les idées en place. Un peu comme la fois où j'ai pris la décision (d'un commun accord avec moi-même, certes) d'aller explorer la grande surface sans avoir au préalable averti mes parents. À peine revenue auprès de mon père qui se faisait un sang d'encre, me prendre la raclée de ma vie. Celle à laquelle tu ne t'attends absolument pas; qui fait mal mais qui, surtout, te fait l'effet d'une bonne remise en question.

Je prends le temps quatre petites secondes de réfléchir à ma résolution avant de répondre à maman :

- Je n'y ai pas réfléchi cette année. Et puis à quoi bon ? On sait tous que personne ne s'y tiendra.

FAUX. Certains y parviendront. Avec beaucoup de fierté et d'efforts. Pour ma part, rares sont les fois où je m'y suis attelée - ou tout du moins pendant plus de trois semaines.

Faire plus de sport ? Privilégier les escaliers à l'ascenseur pour se rendre au bureau ? Ne rater aucun cours de zumba ? Manger plus équilibré ? Passer moins de temps sur les réseaux sociaux ? Prendre du temps pour moi tout en en accordant aux autres ? Limiter l'alcool ? Aller me promener dans les bois, prendre conscience de la nature qui m'entoure ? M'aérer l'esprit plus régulièrement ? 

Trier mes déchets ? C'est bien ça. Trier mes déchets! Ha non, celle-ci était celle de l'an passé... En voilà une que j'ai tenue en y réfléchissant bien. Merci pour l'aide précieuse des taxes et les remontrances de ma compagne quant à l'évolution catastrophique du réchauffement climatique, la fonte des glaces, ces pauvres ours polaires, etc. Mais ça, c'est un autre sujet.

La tournée des voeux - enfin - terminée, je m'accorde le temps de revenir sur ce sujet dès le lendemain matin devant ma première tasse de café.

Je ne sais ni le pourquoi ni le comment, mais cette idée de prendre des bonnes résolutions me semble superflue voire farfelue. Avons-nous besoin de cette habitude inutile pour se fixer des objectifs pour l'année à venir ? Ne sommes-nous pas capables de nous imposer des buts par nous-mêmes ? Sommes-nous tant que cela dépendants des routines que nous imposent la société actuelle ?

Vous l'aurez compris : je suis en pleine rébellion !

Le soir-même, j'attrape mon téléphone (quand je vous dis que j'ai pris le temps d'y réfléchir..) et compose le numéro de ma mère. Elle est occupée au vu de l'absence de réponse de sa part. Je lui laisse donc un message vocal "Maman, c'est moi. Tu veux bien me rappeler, j'ai la réponse à ta question d'hier." 

Mon smartphone en main, je bouillonne, attendant qu'elle me rappelle. Les secondes me paraissent longues, jusqu'au moment où sa photo apparu sur le fond d'écran, signe d'appel.

Je ne prends même pas le temps de la saluer et entame mon monologue : 

"Depuis hier, j'ai réfléchi au sujet de ces bonnes vieilles résolutions. Je dois t'annoncer que je n'en prendrai pas. C'est décidé et définitif. Je sais que chaque année, j'ai de nouvelles idées. Je lance des idées de résolutions qui me passent par la tête parce que la veille a été bien trop arrosée. Mais pas cette année. Je le répète, je ne prendrai pas de bonne résolution. Mais par contre, je me fais une promesse; celle que l'année 2020 ne sera pas mon année mais que la décennie à venir sera la mienne: je tenterai de concrétiser mes projets en cours, je compte rêver toutes les nuits et réaliser mes rêves, mettre toutes les chances de mon côté pour y parvenir, saisir les opportunités qui se présentent à moi, braver les obstacles qui se dressent sur ma route, je vaincrai mes peurs et les dépasserai. Je mettrai tout en oeuvre pour être fière de moi et des choses que j'accomplirai.  Voilà ma promesse."

Après un blanc d'un court instant, elle répond : "C'est bien. Je suis fière de toi." avant de raccrocher.

Je pense l'avoir scotchée pour la simple raison que je me suis épatée moi-même. Je prends conscience de la maturité dont je fais preuve, des objectifs plein la tête et de mon envie de réussir.

Les clés du succès ? Accorder sa propre confiance à ses compétences, faire preuve de détermination et déborder de motivation.

C'est la rumeur que font courir les gens qui ont réussi. J'ai envie d'y croire. 

Je vous donne donc rendez-vous dans dix ans...

& vous, quelle sera votre promesse pour cette année à venir ?

CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT